C’est une visite qu’on préférait ne pas faire tant la charge émotionnelle est grande et remplie de détresse, et pourtant il fallait se rendre compte sur place…
Il fallait se rendre compte sur place et parler avec ces presque 430 personnes qui ont entamé il y a 41 jours une grève de la faim.
Il fallait se rendre compte sur place que le combat qu’elles mènent est pour plus de dignité.
Il fallait se rendre compte sur place que beaucoup sont sur le territoire belge depuis 5, 10, 15, parfois 20 ans , qu’elles ont noué des liens durables avec notre pays, que leurs enfants sont à l’école, qu’elles travaillent…
Il fallait se rendre compte sur place que beaucoup ont des diplômes, des formations, des promesses d’emploi dans des secteurs en pénurie notamment.
Il fallait se rendre compte sur place qu’il n’y a pas un type de sans papiers mais des êtres humains au parcours difficile souvent , qui ne demandent qu’à être des citoyens à part entière.
Il fallait se rendre compte sur place de l’état de santé gravissime dans lequel se trouvent des centaines de personnes qui n’ont trouvé que ce moyen pour se faire entendre et crier leur désespoir devant un gouvernement Vivaldi sourd à la moindre discussion.
Il fallait se rendre compte sur place que la procédure de régularisation actuelle manque de transparence et qu’il faut des critères clairs, objectifs appliqués par une commission indépendante au cas par cas et pas par le fait du prince.
Nous avons bien fait de faire cette visite hier midi avec Maxime Prévot ( Veronique Lefrancq y était déjà allée à plusieurs reprises) parce qu’il fallait encore et encore rappeler notre attachement à la dignité irréductible de chaque être humain.
Vers ma question d’actualité en séance plénière à la Chambre le 1er juillet 2021