La tutelle des MENA
Monsieur le ministre, les associations protectrices des droits des MENA ne cessent d’interpeller les membres du gouvernement face à la pénurie de tuteurs.
Monsieur le ministre, les associations protectrices des droits des MENA ne cessent d’interpeller les membres du gouvernement face à la pénurie de tuteurs.
Fait suffisamment rare que pour être souligné , la proposition de loi que j’avais déposée avec Maxime Prévot et Georges Dallemagne sur le remplacement de magistrats empêchés par des magistrats suppléants pendant une période courte a été votée en commission de la justice ce midi à l’unanimité. La majorité Vivaldi a été convaincue par les arguments que nous défendons avec force depuis plus d’un an . Un petit pas pour aider la justice et son manque flagrant de moyens. On continue.
A ce jour, en cas de meurtre, d’assassinat, d’empoisonnement mortel ou de violences ayant entraîné la mort d’un parent par l’autre, celui-ci conserve l’autorité parentale sur ses enfants: une situation qui pose beaucoup de questions et qui mène à des circonstances dramatiques pour l’enfant et sa famille.
Comme je vous le dis depuis le début, vous vous êtes enfermé dans un slogan: « On va exécuter toutes les courtes peines. » C’est un slogan! C’est une coquille vide, puisque concrètement vous impactez de manière très forte les prisons, leurs conditions de salubrité et les conditions humaines dans lesquelles les détenus évoluent.
Vous savez que cela ne répond évidemment pas à l’urgence qu’il y a non seulement à Nivelles et évidemment dans d’autres établissements où la surpopulation est un vrai problème. J’en veux pour preuve aussi la visite à Mons qui n’est pas non plus piquée des vers, si je peux m’exprimer ainsi. Je ne vois pas de solution.
J’aurais bien voulu entendre que vous comptiez prendre quelques initiatives parce qu’il manque un quart du personnel à Mons et que vous décidez d’entreprendre quelque chose. Je n’ai rien entendu d’autre que « adressez-moi vos questions par écrit »!
Enfin, le taureau est pris par les cornes. Il s’agit toutefois encore et toujours d’un manque d’anticipation par rapport à un bâtiment qui comporte un certain nombre de problèmes de salubrité qui ne datent pas d’hier. Je ne peux donc qu’inciter la Régie des Bâtiments et vous-même à suivre ce dossier de très près, puisqu’apparemment, vous êtes beaucoup sollicité sur ce dernier, et de faire au plus vite pour que les acteurs du monde judiciaire, qui à l’instar de la police se sentent souvent délaissés au vu des moyens qui leur sont dévolus en termes de recrutement et d’équipement, puissent à tout le moins retrouver la confiance dans les institutions et le pouvoir politique sur le fait que, pour le gouvernement, l’exercice de leurs missions en toute sécurité et en toute sérénité est une vraie priorité.
Je ne peux que regretter une nouvelle fois «la lenteur à la détente» sur ce dossier et le fait que les agents soient dans une situation qui était, malheureusement, connue auparavant et qu’on n’a pas suffisamment anticipée– même si maintenant, les choses semblent être lancées et que les agents pourront, je l’espère, dans les mois qui viennent, occuper de nouveau les bâtiments en toute sécurité.
Dès lors, je vous avoue que la réponse, qui ne devrait pas être ponctuelle, mais plus structurelle à un tel problème ne me semble pas correspondre à celle que vous m’avez apportée. Bien évidemment, ce n’est pas simple, car il ne suffit pas de dire: « Y a qu’à, il faut que… » Toujours est-il que je ne vois pas en quoi ces initiatives vont améliorer le système et, surtout, éviter la répétition d’un tel drame. Est-ce à dire que, si l’individu avait été effectivement suivi, les choses ne se seraient pas passées ainsi? Nous ne le savons évidemment pas. Il ne s’agit pas de tirer des conclusions hâtives.
Il est urgent de mieux équiper la Police pour pouvoir reprendre le contrôle. Plus que quelques millions, nous réclamons des mesures structurelles et l’engagement de personnels supplémentaires ainsi que l’acquisition d’équipement de pointe.