Cela fait des semaines, des mois que le doute s’est installé sur le fait de poursuivre un engagement politique que j’ai toujours voulu authentique, tourné vers l’intérêt général.
Des doutes parce que chacun questionne ses choix à un moment de sa vie, chacun s’interroge sur le sens de ce qu’il fait.
Des doutes aussi, parce que quand on vit des choses difficiles, la maladie, la perte d’êtres chers, on ne voit plus les choses de la même manière, on veut plus que tout rester fixé sur l’essentiel, celles et ceux qui ont vécu des choses difficiles le savent.
Des doutes surtout, sur la manière dont la politique se fait maintenant, celle qui voudrait gommer le débat de fond au profit de la petite phrase qui fait le buzz, celle qui pense que c’est en paraissant plus qu’en étant que cela rapporte, celle qui se fait sur Twitter en dégommant l’adversaire plutôt qu’en mettant en exergue ses propres acquis, celle qui ne prend plus le temps de la nuance et de la nécessaire explication, celle qui a pris la fuite plutôt que d’assumer avec courage, celle qui a oublié de penser avant tout au bien commun…
La politique telle qu’elle est menée actuellement crée les populismes, les extrémismes et les discours faciles parce qu’elle oublie la modération, la nuance et parce que les citoyens ne se sentent plus représentés par des politiques centrés sur leurs querelles. Et surtout, elle a creusé les fossés abyssaux avec les citoyens en colère face aux immenses défis qui sont les leurs et dont ils perçoivent qu’ils ne sont pas l’enjeu essentiel du politique.
Dans cette politique-là, je ne me reconnais plus, dans ces postures-là, je ne me reconnais plus, de ces caricatures-là, je ne veux plus, de ce bruit permanent, je ne veux plus…
« La politique telle qu’elle est menée actuellement crée les populismes , les extrémismes et les discours faciles. »
Face à ces constats, il y a deux options : tout envoyer en l’air et s’en aller, c’est évidemment une option que j’ai envisagée plus que fermement ou rester, pour faire autre chose, différemment.
C’est cette dernière option que j’ai choisie. Ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais renoncé, et je ne renonce pas à m’engager une nouvelle fois pour vous, votre quotidien, vos préoccupations… Maxime Prévot m’a, en effet, demandé de mener la liste à la Chambre en province de Liège pour le prochain scrutin.
Est-ce au moment où la société est fracturée de toutes parts, où la désillusion par rapport aux politiques est la plus grande, où les citoyens ont plus que jamais besoin de politiques solides, authentiques qui travaillent avec courage, lucidité sur de vrais projets, qu’il fallait s’en aller ? Ce n’est pas le choix que j’ai fait. J’ai choisi de rester à vos côtés, d’être là pour vous écouter mais surtout vous entendre, de travailler sur le fond, de ne pas être dans le slogan ou la caricature, d’être au plus près et au plus juste de vos légitimes préoccupations.
Je ne jouerai pas à la surenchère facile, à l’attaque, à la menace, à la violence sur les réseaux sociaux, à la posture, à l’égocentrisme, au paraître, aux clivages.
Je mettrai toutes mes forces au service d’un projet de société qui a besoin de respect, de bienveillance, d’empathie, de nuances et de courage.
Peut-être moins « sexy » sur le court terme, mais tellement plus juste et plus honnête au regard de ce que devrait être la politique et le chemin qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Tellement plus en adéquation avec mes propres valeurs et ce que je me suis promis en démarrant ma carrière politique et que j’ai essayé modestement de faire sans dévier de ma route même si ce ne fût pas simple.
« J’ai choisi de rester à vos côtés, d’être là pour vous écouter mais surtout vous entendre, de travailler sur le fond, de ne pas être dans le slogan ou la caricature, d’être au plus près et au plus juste de vos légitimes préoccupations »
Je veux rendre de la noblesse à la politique parce que vous, nous avons besoin de hauteur, de poser notre regard sur la ligne d’horizon, de sortir de l’immédiateté et des réponses toutes faites. C’est celui là mon engagement. Je crois fermement qu’il est possible de rendre confiance. C’est pour cette raison que je poursuis mon engagement avec détermination et passion.
Merci à toutes celles et à tous ceux avec lesquels j’ai eu de longs échanges ces derniers mois, celles et ceux qui m’ont encouragée, soutenue au plus fort des doutes et de l’obscurité.