Mme Vanessa Matz (Les Engagés) confirme que cette étude était attendue de pied ferme par ceux qui étaient déjà convaincus de l’absurdité de cette réforme. Elle ne fait que confirmer ce que ces derniers répètent depuis le début.
Ayant vécu de près les inondations de juillet 2021, elle peut confirmer que l’absence d’une analyse de risques au niveau national explique les problèmes rencontrés dans le cadre de la gestion de cette catastrophe. Une telle analyse semble d’autant plus importante que le nombre de catastrophes dues au réchauffement climatique risque d’augmenter de manière considérable. Imaginer que cette analyse préalable ait pu faire défaut est donc particulièrement préoccupant. Les experts peuvent-ils expliquer comment cette analyse de risques devrait être conçue et quels partenaires devraient y être associés?
L’intervenante rappelle que suite aux inondations, la ministre de l’Intérieur a mis en place une commission d’apprentissage pour tirer les leçons de la gestion des inondations. Les auteurs du rapport ont-ils été associés aux travaux de cette commission? Une telle évaluation nécessite une vision globale des choses.
Lors de l’audition de certains acteurs par la commission de l’Intérieur à l’occasion d’une première évaluation de la réforme, il est apparu que du matériel de la Protection civile avait été vendu à des acteurs privés. Certains ont contesté que ce soit le cas. Dans le rapport, on peut pourtant lire que la Protection civile manque de matériel. Les auteurs du rapport ont-ils entendu certains de leurs interlocuteurs confirmer que cette vente avait en effet eu lieu? Une des intervenantes a par ailleurs insisté sur la nécessité de lier la réforme de la Protection civile à celle de la sécurité civile. Pourquoi ce lien devrait-il nécessairement être fait?
Certains plaident pour l’intégration de la Protection civile dans les zones de secours. Est-ce une piste intéressante?
On a également évoqué un problème de leadership dans le cas où plusieurs zones sont touchées par un événement. Mme Matz se réfère à ce sujet à l’arrêté royal du 22 mai 2019 relatif à la planification d’urgence et la gestion de situations d’urgence à l’échelon communal et provincial et au rôle des bourgmestres et des gouverneurs de province en cas d’événements et de situations de crise nécessitant une coordination ou une gestion à l’échelon national. Au vu des constats formulés dans le rapport, est-il nécessaire de revoir l’arrêté royal afin d’en renforcer l’efficacité?
Les services de la sécurité civile semblent par ailleurs manquer d’un leadership pour mettre en place une vraie vision de la sécurité civile. Quelles sont les difficultés rencontrées par la direction de la Sécurité civile pour mener à bien cette réflexion stratégique?
Mme Matz rappelle qu’elle était l’une des auteurs de la résolution adoptée par la Chambre en juillet 2020. Elle s’est toujours dit convaincue qu’il fallait tout d’abord réfléchir à la vision des missions futures de la Protection civile avant de déterminer le nombre et l’emplacement des casernes.
En tout cas, elle souligne que les nombreux intervenants et personnes sinistrées rencontrés par Mme Matz ont tous souligné à quel point ils avaient apprécié le travail effectué par les services de la Protection civile et son efficacité. Tous s’accordent toutefois à reconnaître qu’elle compte insuffisamment d’effectifs.