Vanessa Matz Députée Fédérale:
Depuis votre prise de fonction, vous prônez une mobilité douce et multimodale dans un but notamment écologique. De plus, vu les prix du carburant, il est heureux de favoriser l’utilisation du vélo.
Nous soutenons évidemment le but poursuivi, nous sommes cependant perplexes quant aux encouragements donnés aux navetteurs, singulièrement pour les utilisateurs train/vélo.
Pour prendre un exemple concret, un navetteur, qui va de Verviers à Liège en train avec son vélo, doit payer 8 euros en plus pour un ticket vélo aller-retour et par jour. En effet, un trajet coûte 4 euros quelle que soit sa longueur.
Pour un travailleur ou un étudiant, cela représente un coût important, cinq jours par semaine pendant un mois, on atteint 160 euros par mois, vous comprendrez que c’est tout sauf encourageant.
Les 160 euros ajoutés aux prix des tickets ou abonnement individuel, c’est impayable pour un grand nombre de personnes ou c’est plus coûteux que de prendre la voiture de manière directe.
Certes, il existe une gratuité pour les vélos pliables, cependant tout le monde n’est pas équipé de vélo de ce type, alors qu’on demande à tout va de réutiliser. Doit-on vraiment pousser les gens à changer de vélo quand ils sont déjà équipés?
1. Comment justifiez-vous un coût aussi élevé pour un vélo?
2. Comptez-vous encourager davantage l’utilisation train/vélo soit par la gratuité totale ou au moins par la mise en place de forfaits/abonnements pour vélo à bas prix?
3. Quelles autres mesures allez-vous prendre pour encourager l’utilisation du vélo?
Ministre de la mobilité Gilkinet, en réponse à la question posée, j’ai l’honneur de communiquer ce qui suit.
Je vous remercie de m’interroger sur un sujet aussi important pour moi que la combinaison train+vélo.
Je partage votre avis qu’aujourd’hui, les trains ne disposent pas de suffisamment de place pour les vélos. C’est, comme dans bien d’autres domaines, un héritage du passé, que je m’attelle à changer. Jusqu’à récemment, il n’y avait même pas de normes fixées dans la conception du matériel roulant. Mais, à mon initiative, tout nouveau matériel roulant commandé par la SNCB devra prévoir à partir de 2025 au moins 8 places pour des vélos. Et nous ne nous limitons pas uniquement au nouveau matériel à commander, puisque tout train qui est actuellement en service et qui subit un réaménagement majeur devra en prévoir au moins 4, lui aussi!
La combinaison vélo+train est indubitablement une combinaison gagnante, que je souhaite encourager encore davantage. C’est la raison pour laquelle nous avons développé avec la SNCB une stratégie train+vélo. Cette stratégie prévoit notamment +50% de places de parkings réservées aux vélos aux abords des gares, et +50% de places pour les vélos dans les trains.
Aujourd’hui déjà , cette stratégie vélo+train commence à porter ses fruits. Pour permettre aux cyclistes d’emporter plus facilement leur vélo non-pliant dans le train durant l’été, la SNCB a intégré des voitures multifonctions dans chaque train sur les grands axes touristiques vers la Côte et vers l’Ardenne. Résultat : pas moins de 120.000 personnesont voyagé avec un vélo non-pliant en juillet et en août.
Par ailleurs, dans le cadre de la négociation du futur contrat de service public de la SNCB, différentes pistes sont examinées afin d’améliorer la combinaison vélo+train, notamment dans les heures creuses.
Je rappelle que les vélos pliants peuvent être emportés gratuitement dans les trains. La SNCB m’informe en outre que la distance moyenne parcourue avec le supplément vélo s‘élevait à 65,5 km en 2019. Notons aussi qu’en 2021, la SNCB a été classée 2ème meilleure compagnie ferroviaire européenne la plus Bike-friendly par la Fédération européenne des cyclistes.