Vanessa Matz (Les Engagés): Madame la présidente, le comité d’avis pour l’Émancipation sociale nous présente ce jour une proposition de résolution qui est le fruit de nombreuses auditions en commission et de nombreux échanges parlementaires. Je ne peux que souligner la qualité du travail effectué par le comité d’avis et de facto la qualité de cette proposition de résolution qui balaie sur de nombreux aspects les difficultés vécues par les familles monoparentales et les personnes isolées.
Nous allons évidemment soutenir celle-ci.
La réalité des familles monoparentales et des personnes isolées est une problématique de plus en plus présente et visible. Les chiffres évoqués lors de la présentation de ce rapport sont éloquents et malheureusement dramatiques.
En 2020, le risque de pauvreté des ménages monoparentaux était de 29,7 % alors que ce risque était de 6,6 % pour les ménages dits classiques (deux parents et deux enfants). Les personnes isolées sans enfant représentent 38 % des bénéficiaires du revenu d’intégration. Un parent isolé sur cinq n’a pas encore trouvé de nouveau logement après six mois. Un parent isolé sur trois loue un logement alors qu’il était auparavant propriétaire.
À Bruxelles, un parent isolé sur cinq dort dans la même pièce que ses enfants. Un parent isolé sur deux éprouve des difficultés à payer son logement. Un parent isolé sur vingt est sans-abri ou sans domicile.
Ces difficultés, nous les connaissons tous et, aujourd’hui, dans une déclaration d’intention, nous marquons tous notre accord sur le fait qu’il est plus que temps d’agir concrètement sur ces questions.
Dans l’accord de gouvernement, il est indiqué, par rapport à la pauvreté, qu’une attention particulière sera portée sur la pauvreté infantile et sur les familles monoparentales.
Il est également indiqué qu’une attention particulière sera accordée aux parents et familles monoparentales et que, dans le cadre des compétences fédérales, il sera examiné quelles entraves financières ou autres pourront être supprimées afin de leur permettre de concilier plus facilement vie professionnelle et vie familiale.
À un peu plus d’un an de la fin de la mandature, nous sommes malheureusement extrêmement déçus de l’action de votre gouvernement sur cette thématique.
Nous voyons très peu d’avancées concrètes sur le sujet. Au contraire, vous avez raboté les crédits-temps lors du dernier conclave budgétaire, ce qui est pour nous un terrible signal envoyé aux familles monoparentales.
Nous vous invitons donc à agir le plus rapidement possible en faveur de ces familles, que ce soit via la suppression du statut de cohabitant et l’automatisation et l’individualisation des droits, via une meilleure prise en compte des spécificités des familles monoparentales et des personnes isolées dans votre projet de réforme fiscale ou encore via une meilleure adaptabilité de l’administration fédérale pour que celle-ci soit congruente avec les réalités des familles monoparentales et des personnes isolées.
De nombreux leviers sont entre vos mains. Vous pouvez compter sur nous pour soutenir les actions que vous prendrez – je l’espère – dans l’intérêt de ce public fragilisé et de plus en plus présent.
Aujourd’hui, l’heure est à l’unanimité politique sur l’urgence de prendre des mesures pour les familles monoparentales et isolées.
Demain, l’heure sera à l’action concrète. Il vous reste un an pour mettre en place cette belle déclaration d’intention. Comptez sur nous pour vous le rappeler régulièrement!