C’est toujours avec admiration et une immense reconnaissance envers non seulement tous les soignants mais aussi envers tous ceux qui sont en première ligne pour que la vie continue tout simplement que je vous écris ces quelques lignes à la fois pleines de gravité mais aussi avec l’espoir que la pandémie régresse.
Soulager la souffrance, accompagner la douleur, prodiguer des soins, poser les gestes thérapeutiques justes, tout cela dans une ambiance proche de films de sciences fiction qui tournent à l’horreur, voilà le quotidien de celles et ceux qui chaque jour, chaque heure, chaque minute tentent que la vie soit plus forte. Et elle l’est dans une immense majorité des cas même si nous avons tous une pensée pour celles et ceux qui ont été emportés par ce virus, une pensée aussi profonde pour leurs proches, leur famille qui n’auront pas eu en plus l’occasion de leur rendre un dernier hommage comme ils l’auraient souhaité.
À l’heure où je vous écris ces quelques lignes, il semble que les autorités wallonnes aient enfin pris la mesure de l’urgence de la situation dans les maisons de repos, nous demandions avec insistance que des mesures soient prises, il semble que cet appel ait enfin été entendu…tardivement.
Cette crise met encore plus à nu en les amplifiant toutes les formes de fragilités: la dépendance, le handicap, la différence, la solitude, la précarité, les inégalités… Ce sont celles-là comme humanistes que nous voulons au mieux rencontrer avec humanité et soutenir dans une période qui ne ressemble à aucune autre.
La vie est plus forte aussi quand différentes solidarités s’organisent partout dans le pays, quand des formes inédites de partage et de liens sociaux se déploient, quand la bienveillance et l’empathie prennent le dessus sur les différences et le rejet.
En ce presque début de week-end de Pâques qui s’annonce des plus radieux, je voulais vous souhaiter le courage nécessaire pour affronter cette crise et les conséquences graves qu’elle génère mais aussi tenter de profiter de quelques moments de douceur.
Si la tentation est grande en ces jours ensoleillés de braver les règles de confinement en considérant égoïstement que son propre comportement n’aurait pas de conséquences plus globales. Plus qu’un moment de sortie volé, c’est notre formidable capacité de solidarité, d’empathie envers les plus fragiles, qui nous comblera, nous rendra collectivement plus forts.
Parce que la vie est plus forte…