Vanessa Matz (Les Engagés): Madame la présidente, monsieur le ministre, nous avons appris – et, depuis lors, cela défraie la chronique d’à peu près tous les médias – que deux présidents des tribunaux de première instance de Bruxelles, francophone et néerlandophone, vous ont adressé une lettre ouverte. Ils alertent quant à la situation très périlleuse des justices de paix bruxelloises où deux, voire trois cantons pourraient fermer en septembre prochain. En cause, des départs à la retraite de magistrats mais surtout une situation de manque de magistrats dénoncée depuis des années et qui ne serait pas assez prise en compte. Les cantons nos 3 et 4 de Bruxelles, de même que celui de Saint-Josse, sont concernés.
À cela s’ajoute le fait que six autres cantons bruxellois se voient actuellement dirigés par des juges de paix suppléants, c’est-à-dire des avocats remplaçant des magistrats, et que le nombre de ces volontaires s’amenuise.
Enfin, comme si la situation n’était pas assez grave, l’absence de greffier en chef, sans qu’il y ait de candidat pour le remplacer, vient encore rendre tout cela plus difficile.
Ces chiffres ne sont pas pour nous surprendre. En effet, dans sa réponse à une de mes questions écrites, votre prédécesseur m’indiquait, en mai 2023, qu’il y avait 20 juges de paix en poste sur 26 prévus à Bruxelles, 14 greffiers en chef sur 29 et 29 greffiers sur un cadre de 62. Le cadre légal des magistrats n’est pourtant pas facultatif. C’est bien obligatoire. C’est la loi. Au niveau national, pour rappel, il manque 129 magistrats du siège et 129 magistrats au parquet.
L’État belge a, par ailleurs, été condamné le 6 novembre 2023 par la cour d’appel de Bruxelles à publier, dans les trois mois, l’ensemble des places vacantes de magistrats et de greffiers sous peine d’une astreinte de 1 000 euros par jour et par place qui ne serait pas publiée.
Monsieur le ministre, mes questions sont du même ordre que celles que je vous pose très régulièrement sur les problèmes d’effectifs.
- Estimez-vous normal qu’il faille fermer des justices de paix, lieu de justice le plus proche du citoyen, car elles ne sont plus à même de fonctionner correctement faute de personnel (juges de paix, greffiers en chef et greffiers)?
- Des présidents vous auraient alerté depuis 2019 et auraient formulé des propositions qui n’ont pas été retenues. Quelles étaient ces propositions et pourquoi ne les avez-vous pas suivies?
- Qu’entendez-vous mettre en place pour éviter la fermeture de ces cantons?
- Quelle vision entendez-vous mettre en œuvre à court et moyen termes afin de remédier au manque de magistrats à Bruxelles et dans le reste du pays?
- Allez-vous donner suite au jugement de la cour d’appel et publier l’ensemble des places de magistrat et de greffier début février au plus tard?
Paul Van Tigchelt, ministre: Chers collègues, merci pour vos questions auxquelles je tenterai de fournir une réponse globale.
Het is inderdaad helaas niet de eerste maal dat dit probleem opduikt. Er zijn in het verleden al maatregelen genomen, maar we kampen hier met een hardnekkig probleem. De ganse problematiek rond de Brusselse vredegerechten is tweeledig.
Vooreerst is er een gebrek aan kandidaat-vrederechters en gerechtspersoneel. Daarnaast is er geen overkoepelende beleidsstructuur. Wat het gebrek aan kandidaat-vrederechters betreft, kan ik louter vaststellen dat er sedert jaren een gebrek is aan magistraten en gerechtspersoneel bij de vredegerechten in Brussel. Er is de algemene krapte op de arbeidsmarkt. Er is ook het gebrek aan kandidaten binnen de rechterlijke orde. Daarbovenop komt de tweetaligheidsverplichting en de achteruitgang van de kennis van de tweede landstaal is een algemeen gegeven dat ook de rechterlijke orde treft.
Pour répondre à Mme Matz, les présidents des tribunaux de première instance avaient déjà, en 2019, alerté le ministre de la Justice de l’époque.
Ils ont également écrit à mon prédécesseur au début de la législature. Ils ont identifié trois causes au manque de candidats, à savoir le fait que la magistrature suscite de moins en moins d’intérêt,
le bilinguisme légal requis pour les juges de paix dans la capitale bruxelloise et la limite de 12 % pour les candidats venant d’autres fonctions – seules 12 % des nominations de juges de paix à
Bruxelles ont été autorisées par la troisième voie, à savoir l’examen oral d’évaluation.
La demande des présidents a été clairement entendue et des mesures ont été prises pour améliorer l’attractivité globale de la profession:
- une campagne de promotion de la marque employeur;
- l’appui des juristes et référendaires;
- le recrutement d’un plus grand nombre de magistrats en formation;
- deux examens d’aptitude professionnelle et d’évaluation orale par an;
- bientôt, le statut social pour les magistrats.
En réponse aux questions des présidents, les quotas pour les primes linguistiques ont été supprimées, de sorte que tous les magistrats qui réussissent l’examen linguistique ont désormais droit à une prime. La limite pour les candidats venant d’autres professions a été élargie à 15 % du total national des juges de paix, ceux-ci pouvant être recrutés par la troisième voie.
Pour répondre à Mme la présidente, une augmentation de la prime linguistique n’est pas à l’ordre du jour. Rien n’indique que cette mesure permettrait d’attirer des candidats
supplémentaires. La prime linguistique des magistrats s’élève à 575 euros ou 442 euros par mois, selon les connaissances requises pour réussir l’examen – connaissance approfondie et
connaissance fonctionnelle (grote tweetaligheid of kleine tweetaligheid).
Lorsque l’examen linguistique est réussi, le magistrat reçoit cette prime mensuellement, qu’il pratique ou non l’autre langue nationale dans le cadre de son travail.
U weet dat Selor daarnaast geregeld taalexamens organiseert. Ook het IGO (Instituut voor gerechtelijke opleiding – Institut de formation judiciaire) doet de nodige inspanningen om cursussen ter voorbereiding van deze examens te organiseren. Deze maatregelen hebben dus nog niet het gewenste effect gehad. Bij het aantreden van mijn voorganger in 2020 ontbraken er zeven vrederechters, thans zes.
D’un déficit de sept juges de paix initialement, nous sommes maintenant à un déficit de six juges. Op dit ogenblik is de situatie als volgt. Er is een kader van 26 kantons. Er zijn momenteel 21 magistraten benoemd, van wie een in opdracht. Er zijn dus 20 magistraten effectief. Er zijn inderdaad 6 kantons zonder titularis. Van de 26 kantons zijn er 19 gelegen in het Brussels
Hoofdstedelijk Gewest, waar tweetaligheid vereist is, en 7 in de Brusselse rand. In 3 kantons in de and zijn er taalvoorwaarden, de andere 4 zijn Nederlandstalig zonder taalvoorwaarden, maar de niet-ingevulde plaatsen situeren zich, voor alle duidelijkheid, in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest.
Un certain nombre de cantons bruxellois n’ont déjà plus de titulaire depuis plusieurs années et sont desservis par un juge de paix suppléant, qui doit répondre aux mêmes exigences linguistiques que le titulaire. C’était une question spécifique de Mme Hugon.
Je vous donne l’historique en ce qui concerne les cantons qui n’ont plus de titulaire depuis plusieurs années.
In het kanton Anderlecht 1 is er geen titularis sinds 2015, in kanton Anderlecht 2 sinds 2020, kanton Brussel 2 sinds 2018, kanton Brussel 4 sinds 2019, kanton Jette sinds 2023. De benoemingsprocedure daar is lopende. Ik verwijs naar het Belgisch Staatsblad van 27 november 2023. In het kanton Sint-Joost-ten-Node is er geen titularis meer sinds 2020.
Voor hoofdgriffiers zijn er zeven vacatures niet ingevuld. Dan gaat het over het hoofdgriffierkanton Zaventem, kanton Anderlecht 1 en 2, kanton Brussel 1, 2 en Elsene, kanton Etterbeek, kanton
Oudergem, kanton Sint-Jans-Molenbeek, kanton Sint-Joost-ten-Node en het kanton Sint-Genesius-Rode.
Je peux vous transmettre ces chiffres si vous le désirez, cela va de soi. En effet, le 16 janvier 2024, j’ai reçu, comme vous le décrivez, une nouvelle lettre de la part des présidents des tribunaux de première instance.
Het belangrijkste is – want dat was tot nog toe vooral een situatieschets – wat ik bijkomend zal proberen doen om het probleem aan te pakken.
Ce sont des questions qui m’ont aussi été posées. Concrètement, je recevrai prochainement les présidents et je verrai si des solutions peuvent être apportées à court terme. Nous essayerons toujours d’éviter la fermeture des justices de paix par manque de personnel.
Ook het fusioneren of opheffen van kantons is momenteel niet aan de orde, mevrouw Dillen. Wel kan er worden bekeken of er pools kunnen worden gevormd, zodat de bestaande vredegerechten beter kunnen samenwerken.
In het licht van de autonomie van de rechterlijke orde wordt de problematiek ook aangekaart bij het College van de hoven en rechtbanken, alsook bij de Hoge Raad voor de Justitie. De examens
worden immers georganiseerd door de Hoge Raad.
Op de concrete vraag van mevrouw Van Vaerenbergh naar welke competenties de Hoge Raad voor Justitie peilt bij de examens van de derde weg liet de Hoge Raad mij weten dat tijdens
het onderhoud met de benoemings- en aanwijzingscommissie wordt gepeild naar de juridische kennis van de kandidaat, alsook naar zijn analyse- en redeneervermogen.
Daarnaast komen de onderwerpen motivatie van de kandidaat, kennis van het statuut, deontologie van de magistraat en vaardigheden om de functie van magistraat uit te oefenen aan bod. Welke
vaardigheden zijn dat dan? Het zal u niet verrassen dat het daar gaat over integriteit, besluitvaardigheid, zin voor synthese, collegialiteit, teamgeest, empathisch vermogen, sociale
vaardigheden, zelfbeheersing, openheid van geest, uitdrukkingsvaardigheid, aanpassingsvermogen en zin voor organisatie. Er worden dus nogal wat kwaliteiten gevraagd van een magistraat, wat maar goed is ook.
Voorafgaand aan het mondelinge onderdeel worden de kandidaten onderworpen aan psychologische testen. Die testen worden toevertrouwd aan externe experts en bestaan uit een cognitief-analytische test en een persoonlijkheidsvragenlijst. Tijdens deze testen komen de volgende negen basisvaardigheden aan bod: besluitvaardigheid, integriteit, aanpassingsvermogen, plannen, organiseren en prioriteiten stellen, empathie en sociabiliteit, stressbestendigheid, samenwerking en collegialiteit, dominantie, adequaat omgaan met macht – heel belangrijk – en zelfreflectie.
Les résultats de ces tests sont validés dans le cadre d’un entretien avec le candidat et sont intégrés dans un rapport qui sert de source d’information complémentaire pour l’épreuve orale.
Collega’s, ik kan u meegeven dat ik het met de Hoge Raad voor de Justitie zal bekijken. Ik zal met de Raad bekijken of aan de structurele tekortkomingen kan worden tegemoetgekomen
voor de kandidaten die niet slagen, mogelijks via extra opleidingen bij het IGO. Het lijkt mij niet onbelangrijk voor bepaalde kandidaten voor wie de lat te hoog ligt dat wij daaraan via extra opleidingen bij het IGO proberen tegemoet te komen. Het gaat om een praktische en pragmatische maatregel.
Ook de mindere interesse van advocaten voor de functie van plaatsvervangend magistraat zal ik met de Hoge Raad bespreken.
Les questions à ce sujet ont été posées par les collègues Hugon et Dillen. Le manque de candidats se fait sentir non seulement au niveau des magistrats mais aussi parmi les magistrats
suppléants, les greffiers et les autres membres du personnel judiciaire. Pour ces professions également, le bilinguisme semble être un obstacle et même un obstacle majeur.
We zullen zoeken naar oplossingen door een beroep te doen op de solidariteit binnen de rechterlijke orde en de inzet van plaatsvervangers. Een mirakeloplossing bestaat niet. Dat had u al
door, want als een mirakeloplossing zou bestaan, was mijn antwoord veel korter geweest.
Madame Matz, conformément à l’arrêt du 6 novembre 2023, tous les postes de magistrats et de greffiers non pourvus seront republiés, comme je l’ai déjà annoncé dans cette commission. Nous
prévoyons cette publication dans le courant du mois de février. La dernière publication concernant les juges de paix à Bruxelles date du 14 juillet 2023 mais n’a abouti à aucune candidature.
Naast het gebrek aan kandidaten is er nog een ander probleem, niet in verband met de tweetaligheid, maar in verband met de tweeledigheid, met name het gebrek aan overkoepelende beleidsstructuur. In tegenstelling tot andere gerechtelijke arrondissementen kent het arrondissement Brussel geen arrondissementele voorzitter voor de vredegerechten en politierechtbanken, evenmin een arrondissementele hoofdgriffier. Die rol wordt gezamenlijk waargenomen door de voorzitters van de Franstalige en de Nederlandstalige rechtbanken van eerste aanleg. Ook de problemen verbonden aan het ontbreken van die structuur werden door de voorzitters van de rechtbanken van eerste aanleg te Brussel, gesteund door de Hoge Raad voor de Justitie, aangekaart bij mijn voorganger in 2019 en bij mijn voorganger in het begin van deze legislatuur. In deze legislatuur werden pogingen ondernomen, maar ondanks die pogingen was er geen consensus omtrent de wijziging van de beheersstructuur van de vredegerechten te Brussel.
Je ne vous le cache pas.
Het is inderdaad een politiek knelpunt, zoals mevrouw Dillen al opmerkte in een vorige vraag. Een ander knelpunt, mevrouw de voorzitster, is de procureur van Brussel, na het arrest van
30 juni 2014 van het Grondwettelijk Hof, maar daarvoor is een oplossing in de maak. We proberen de problemen op te lossen, ondanks de politieke complicaties die er zijn, maar het gaat
niet altijd van een leien dakje. Anders hoefde ik hier niet over dit probleem te praten.
Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, je vous remercie pour votre très longue réponse. La majorité des minutes que vous avez utilisées ont été consacrées aux constats: les
chiffres (en réponse aux questions), le rappel de la situation, l’énumération des blocages, les points, le bilinguisme, une structure faîtière, l’attractivité de la fonction, etc. La plupart de ces constats étaient énoncés dans les courriers et lettres ouvertes qui vous ont été adressés.
Pour ce qui est des solutions, j’ai entendu qu’une réflexion était en cours sur des solutions à long terme: le fait de savoir pour quelles raisons les candidats ne postulent plus, si l’examen est trop
compliqué au regard de la formation, etc. Je n’ai entendu aucune solution immédiate. Car il y a le feu! Le mois de septembre, c’est demain!
Qu’allez-vous faire à cet égard? Encore aujourd’hui, dans un communiqué de presse, le Collège des cours et tribunaux se demande si le politique compte arrêter de lui signifier à demi-mots: « Circulez! Il n’y a rien à voir. » Je veux tirer la sonnette d’alarme encore une fois.
Techniquement et politiquement, ce que vous nous avez exposé sur le long terme se tient et participe probablement de l’attractivité de la fonction de magistrat. Mais pour ce qui est du présent, que fait-on? Cette question rappelle celle que je vous ai posée la semaine dernière sur la situation dans les prisons dont nous allons rediscuter plus tard.
Que leur répondre? Je refuse de me laisser inclure dans le politique qui ne donne pas de réponse, qui ne veut pas de solution. Je pense que vous en voulez mais concrètement, que proposez-vous maintenant?
Vous parlez des magistrats suppléants. Ce sont des avocats, etc. Dans ce communiqué de presse du Collège des cours et tribunaux, il est rappelé que certains ne sont pas payés, mais tout juste
indemnisés. N’y a-t-il pas là déjà une piste? Car c’est compliqué de les trouver et vous venez de le dire.
Certes, il y a un passif. Le passé, c’est le passé. Mais que le gouvernement ne soit pas en mesure de donner une réponse face à un tel cri d’alarme alors que toute la nécessité des justices de paix a été rappelée pour leur proximité et les situations de vulnérabilité importante qu’elles traitent est inacceptable. Que fait-on maintenant? Malheureusement, je n’ai entendu aucune réponse à ce sujet.