Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, comme je l’ai dit tout à l’heure au premier ministre dans le cadre d’une autre question, décidément, votre gouvernement, dans toutes ses composantes, n’aura pas épargné la police et singulièrement la police judiciaire. Depuis des années, celle-ci, à Liège et ailleurs, réclame des moyens complémentaires, en personnel évidemment, mais aussi en matériel et en équipements.
À Liège, il s’agit de bâtiments qui menacent de s’effondrer. Un arrêté a été pris pour le fermer. Il y a des années déjà, en 2015, des réunions avaient eu lieu pour solliciter de la Régie des Bâtiments des travaux complémentaires. Ces travaux n’ont pas eu lieu ou ne sont, pour partie, pas satisfaisants. Tant et si bien que des dizaines d’hommes doivent quitter ces lieux. Ce sont des enquêtes dont on parle régulièrement ici: lutte contre la criminalité organisée, le grand banditisme, la criminalité financière, la traite des êtres humains. Ces enquêtes ne seront pas menées, notamment à Liège – troisième PJ du pays.
Quelles mesures votre gouvernement va-t-il prendre pour que ces enquêtes puissent continuer à avoir lieu? En ce qui concerne les bâtiments, qu’en est-il? On parle de Vottem. Un collègue parlait de 2028. J’ai entendu 2033. Que fait-on jusque là pour qu’enfin ces policiers de la PJ se sentent considérés et respectés par votre gouvernement? Je vous remercie.
Vincent Van Peteghem, ministre: Madame la présidente, chers collègues, nous sommes au courant de l’état préoccupant des infrastructures actuellement occupées par la police judiciaire fédérale à Liège. C’est notamment pour cette raison que le Conseil des ministres a approuvé, le 29 octobre 2021, le projet Masterplan Vottem phase 2 correspondant à un investissement de 100 millions d’euros.
Ce projet permettra le regroupement des services de la police fédérale au sein d’une infrastructure modernisée. La Régie des Bâtiments annonce la perspective de 2028-2029 pour la mise à disposition de ce nouveau bâtiment qui accueillera non seulement la police judiciaire fédérale, mais également la Direction de coordination et la Direction de la sécurisation.
Entre-temps, en concertation avec les syndicats, nous mettons tout en œuvre pour que le personnel continue à travailler dans les meilleures conditions. Ainsi, des collaborateurs ont été relogés fin novembre. Nous encourageons également le télétravail.
Toutefois, cela n’est pas suffisant. Nos policiers méritent mieux. C’est pourquoi ma collègue, Annelies Verlinden, en collaboration avec le ministre de la Justice, a demandé au secrétaire d’État à la Régie des Bâtiments de prendre rapidement des mesures pour améliorer les conditions dans les bâtiments actuels de la PJF à Liège.
Des plans d’action sont établis, depuis plusieurs années, en vue de procéder aux travaux prioritaires et nécessaires. Mais, à ce jour, l’ensemble de ces travaux n’ont pas été achevés par la Régie des Bâtiments. Il est grand temps que cela change. Nous ne pouvons accepter qu’aucune solution ne soit proposée avant 2030, date à laquelle les travaux d’aménagement seront terminés.
Nous nous exprimons ici chaque semaine sur l’importance de nos policiers et sur le respect que ceux-ci méritent. Cela commence par de bonnes conditions de travail.
Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, j’entends votre gêne – et même un peu plus que votre gêne. Votre réponse est totalement insatisfaisante. Certes, ce n’est pas la vôtre, mais c’est celle de votre gouvernement et de votre majorité au rang de laquelle siègent des représentants Ecolo et PS. J’entends qu’ils s’indignent de la situation. S’indigner est une chose. En revanche, réclamer des moyens complémentaires lors d’un kern ou d’un conclave budgétaire, je ne l’ai pas encore remarqué. Je suis désolée!
Il est bel et bon de venir dire ici devant tout le monde que c’est scandaleux, car ça l’est. Mais les policiers attendent des actes. Et les actes sont, pour l’heure, du ressort de la Régie des Bâtiments, qui traîne des pieds pour trouver une solution durable en faveur de la police liégeoise. La police mérite le respect, comme vous l’avez dit.
Pour ce faire, des actes sont nécessaires – et sans attendre 2030!