Fermeture du bureau des finances de Malmedy : une honte pour l’accessibilité au service public!
Fermeture du bureau des finances de Malmedy : une honte pour l’accessibilité au service public!

Fermeture du bureau des finances de Malmedy : une honte pour l’accessibilité au service public!

Ce mercredi 28 juin 2022, j’interpellais le Ministre des finances au sujet de la fermeture du ministère des finances de Malmedy avec un espoir que ce dernier revienne sur sa décision et celle du gouvernement Vivaldi de détricoter une fois de plus le service public.

Interpellée par des citoyens, les syndicats et le bourgmestre de Malmedy Jean-Paul Bastin, sur ce non sens que nous avons vécu à Aywaille il y a quelques années, j’ai fait part de ma grande préoccupation sur le fait que c’est toujours dans le même sens que les décisions se prennent, celui de moins de services principalement en région rurale. L’exemple des banques nous le rappelle malheureusement chaque jour.

Si je comprends bien l’argument des économies opérées par l’Etat, je regrette amèrement que ces dernières se fassent sur le dos des citoyens les plus vulnérables, ceux qui sont frappés par la fracture numérique, ceux qui vont devoir parcourir plus de km pour avoir le service alors même que dans ces régions les transports publics sont plus que défaillants.

Alors même que ces services sont quasi impossibles à atteindre par téléphone, voilà maintenant qu’il ne sera plus possible de rencontrer un agent physiquement.

Les agents du service public sont aussi malmenés par ces disparitions d’antennes de proximité puisque le télétravail que leur impose cette réforme va leur coûter plus, leur indemnité de télétravail étant ridicule par rapport aux frais exposés chez eux.

Quand ce gouvernement va-t-il considérer que ces dépenses sont nécessaires et rapportent plus qu’elles ne coûtent même si ce n’est pas mesurable en monnaie sonnante et trébuchante ?

Cette froideur, celle de la société de la rentabilité me glace , m’effraie, me met une fois de plus en colère.

On n’a rien compris !


Question orale au ministre des Finances relative au plan infrastructure 2024 visant à fermer des services publics fédéraux des finances de proximité commission finances du 28 juin 2022

Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, le nouveau Plan Infrastructure Horizon 2024 du SPF Finances annonce de nombreuses fermetures de bâtiments et met à mal le service de proximité. Il ne restera plus que trois ou quatre bâtiments par province.

Il s’agit d’une centralisation à l’extrême et, en quelque sorte, de la mort du service de proximité! Ce plan ne prend pas en considération de nombreux critères: la fracture numérique, les spécificités de chaque province, les problèmes d’accessibilité et de parking dans les grands centres et les gares, l’empreinte carbone des déplacements, les soucis informatiques et téléphoniques récurrents au SPF Finances.

Les conséquences seront importantes non seulement pour les administrés mais également pour certains professionnels qui seront amenés à parcourir plus de kilomètres pour se rendre dans un bureau du SPF Finances. Il s’avère que dans ce plan, toutes les provinces sont touchées par les fermetures.

En tant que représentante de la province de Liège, vous me permettrez de m’attarder sur la fermeture de Malmedy, qui vient s’ajouter aux suppressions du plan précédent, à savoir Eupen et Huy. La situation spécifique de Malmedy et des communes avoisinantes aura aussi pour conséquence, par exemple, l’aspect linguistique et la situation des citoyens germanophones, qui seront une fois de plus lésés par la fermeture de ce bureau.

Monsieur le ministre,

  • Confirmez-vous la mise en application du Plan Infrastructure du SPF Finances en 2024?
  • Comptez-vous mettre en place des alternatives pour apporter un service accessible et de qualité aux citoyens?
  • Quelles sont les raisons de ce plan infrastructure?
  • Si c’est une question de moyens, ne serait-il pas envisageable de regrouper des services publics fédéraux au sein d’un même bâtiment à plusieurs endroits d’une même province de manière à réduire les coûts tout en gardant la proximité et l’accessibilité des différents services?
  • Que deviendront ces bâtiments? Vont-ils être réutilisés ou vendus?

Vincent Van Peteghem, ministre: Madame la présidente, madame Bonaventure, la mise en œuvre du Plan Infrastructure Horizon 2024 du SPF Finances est en effet confirmé. Le SPF Finances joue la carte de la digitalisation déjà depuis un certain temps.

Une équipe au sein dudit SPF s’occupe des relations avec les clients et de la manière dont on peut aider au mieux ces personnes. Suite à la crise sanitaire, nos visiteurs ont été poussés à prendre rendez-vous en ligne et par téléphone puisque l’accueil physique était impossible. Depuis l’assouplissement des mesures, les bureaux ont été rouverts. Ils sont donc à nouveau accessibles aux visiteurs sur rendez-vous.

De cette façon, les visiteurs qui ne sont pas suffisamment familiarisés à l’internet ou pour qui le service téléphonique ne suffit pas peuvent toujours nous rendre visite physiquement sur rendez-vous. Les visiteurs qui se présentent sans rendez-vous sont dirigés vers les canaux numériques.

Des efforts sont également fournis pour sensibiliser ces personnes à contacter nos services en ligne ou par téléphone.

Enfin, un projet pilote d’agent virtuel est en cours à Liège et à Anvers. Depuis une borne située, par exemple, dans une administration communale, il sera possible aux citoyens de contacter directement un collaborateur du SPF Finances.

La raison principale de ce plan d’infrastructure est l’occupation des bâtiments. À cause de la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé. Nos chiffres quotidiens montrent que, depuis le retour à la normalité, l’occupation est limitée à un maximum de 33 %. Il en résulte une forte sous-utilisation de nos locaux.

Compte tenu du prix élevé de l’énergie, des loyers, des coûts d’entretien, etc., l’impact budgétaire est important. Madame Chanson, par extension, le bail du bâtiment de Malmedy expire le 27 décembre prochain et ne sera pas renouvelé. Quant au bâtiment d’Ath, monsieur Prévot, le bail expire en 2024. Mon administration est ouverte aux demandes de présence temporaire, lorsqu’il existe un réel potentiel d’accueil, ainsi qu’un nombre suffisant de citoyens justifiant la présence d’un fonctionnaire sur place pendant un ou plusieurs jours par mois. Le SPF Finances est en effet demandeur que les bureaux soient partagés avec d’autres SPF, sous la forme de bureaux satellites.

La Régie des Bâtiments est responsable de l’hébergement de toutes les administrations fédérales et dispose donc d’une vue d’ensemble des besoins de tous leurs clients. Les bâtiments seront libérés par le SPF Finances et remis à la Régie, laquelle est seule habilitée à décider s’il convient d’accueillir d’autres occupants, de résilier ou de renouveler le bail ou, dans le cas d’une propriété de l’État, de revendre le bien.

Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, votre réponse est assez stupéfiante si on la lit au regard de celle que vous avez formulée tout à l’heure au sujet des contacts téléphoniques entre l’administration et le citoyen.

À la fois, c’est très compliqué par téléphone, mais en plus, ce n’est plus possible non plus physiquement. C’est complètement absurde! J’entends bien les économies d’énergie que vous faites dans les bâtiments, mais comptez-vous les non-économies que les citoyens vont devoir subir lorsqu’ils vont se déplacer dans d’autres bâtiments plus éloignés pour avoir un renseignement?

C’est vraiment la fin de la proximité, la fin du service public. On parle toujours des gilets jaunes en France. Cela a commencé de la même manière. C’est cette disparité qui existe entre les régions rurales et les régions plus citadines.

On ne sait pas accéder à la transition énergétique parce qu’on est obligé de prendre notre voiture pour aller travailler ou se rendre dans un service public. C’est une inégalité de traitement des citoyens devant l’administration.

C’est un non-sens total! Effectivement, il y a plus de télétravail, mais il y a quand même moyen aussi de s’organiser pour que chacun assure une permanence au niveau des services et que le citoyen puisse s’y rendre de manière proche. C’est un non-sens total!

C’est toujours dans ce sens que cela se passe. On s’étonne quand les gens se lassent de toutes ces mesures qui les pénalisent sans arrêt et qui les éloignent du politique. On s’étonne après d’une montée des extrêmes et d’une série de révoltes dans la population.

Je regrette vraiment cette décision, qu’elle soit à Malmedy ou ailleurs.

Lien vers le compte rendu de la séance de commission

Revoir la vidéo de la commission