Déclic de la RTBF du 3 octobre 2022. Débat constructif sur la légalisation du cannabis, un dossier qui a des incidences sur la santé publique, sur la sécurité, sur la grande criminalité…
Quelle est la position des Engagés?
En matière de stupéfiants, l’interdiction pénale de la consommation de drogues nous paraît contre-productive.
Légaliser la consommation du cannabis et encadrer sa production et sa vente
Nous proposons de dépénaliser la consommation du cannabis pour les personnes majeures afin d’encadrer sa production et sa vente.
La production et la vente ne sont pas libéralisées. Afin de lutter contre les trafics et les réseaux clandestins, nous préconisons une production étatique officielle et contrôlée avec un accompagnement, un encadrement, des limites de consommation.
La publicité sera interdite. L’argent provenant de la vente financera la prévention, l’information et les besoins en santé. Le cannabis thérapeutique, alternative positive aux dérivés morphiniques, sera légalisé. Il sera réglementé et autorisé dans une multitude de traitement.
La répression engendre la stigmatisation et l’exclusion sociale. De nombreuses personnes en situation de dépendance n’osent pas demander d’aide de peur d’être condamnées. Stigmatiser les consommateurs pour un comportement qu’ils ne peuvent contrôler favorise l’entrée dans la délinquance. Or les consommateurs de drogue ne sont pas des criminels mais des addicts. Ils ont besoin d’un accompagnement humain dans le cadre des politiques de santé publique. De leur côté, les forces de l’ordre peinent à comprendre pourquoi elles doivent se mobiliser sur ce sujet alors qu’il y en a d’autres sur lesquels les attentes citoyennes sont grandes et les suivis judiciaires plus efficaces. Nous pensons qu’il serait souhaitable de privilégier une approche plus sanitaire des dépendances. C’est pourquoi nous proposons une dépénalisation de la consommation de toutes les drogues afin de faire passer les consommateurs de drogue du code pénal au code de santé publique. Il faut privilégier la prévention et l’accompagnement de ceux qui consomment. Plus largement, le travail de prévention de toute addiction, dont celle de l’alcool particulièrement problématique, notamment chez les jeunes, nous mobilisera. La dépénalisation de la consommation n’implique pas, par contre, la légalisation de la vente et de la production de ces drogues. Celles-ci doivent être sévèrement réprimées.
Pages 164 et 165 du Manifeste Les Engagés pour une société régénérée