Permettez-moi de partager avec vous mon engagement envers les familles monoparentales. Au fil des années, j’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec de nombreuses personnes qui élèvent seules leurs enfants, faisant face à des défis uniques et souvent sous-estimés. Cette expérience m’a profondément touchée et m’a incitée à prendre conscience de l’importance vitale de soutenir ces familles dans notre société.
Pourquoi cette cause me tient-elle tant à cœur ? Parce que derrière chaque famille monoparentale se cache une histoire, une détermination et un amour inconditionnel. J’ai pu constater de près la force et le courage dont font preuve ces parents au quotidien pour offrir le meilleur à leurs enfants, jonglant avec les responsabilités professionnelles, financières et éducatives sans relâche.
Il est essentiel de reconnaître que les familles monoparentales font face à des défis uniques, allant de la précarité financière à l’isolement social, en passant par la difficulté d’équilibrer vie professionnelle et vie familiale. Leur soutien est non seulement nécessaire mais également crucial pour assurer le bien-être des parents et l’épanouissement des enfants.
En ces temps où les modèles familiaux évoluent, où la solidarité et l’empathie sont plus que jamais nécessaires, il est de notre devoir de tendre la main à ceux et celles qui élèvent seuls leurs enfants. Ensemble, nous pouvons faire la différence en offrant un soutien tangible, des opportunités d’épanouissement et un environnement bienveillant à toutes les familles monoparentales.
C’est pourquoi je m’engage pleinement à soutenir cette cause et à œuvrer pour un changement positif dans la vie de ces familles.
Accorder une attention particulière pour les familles monoparentales
508.209 ménages en Belgique sont des familles monoparentales soit dix pour cent des ménages en Belgique sont des familles monoparentales (83 % d’entre elles ont à leur tête une femme).
Notre société est actuellement définie sur un modèle familial classique de duo parentalité, alors que le modèle familial évolue vers des familles recomposées, des parents solos soit par choix soit de manière accidentelle.
La fragilité des parents solos se traduit évidemment par un risque de précarité financière plus important, mais pas seulement. Ces parents encourent plus que les autres des risques au niveau de la santé, de la santé mentale en raison notamment de la charge mentale à laquelle ils doivent faire face, car ils doivent assumer un quotidien qui n’appuie jamais sur pause.
En effet, une des caractéristiques évidentes des parents solos, c’est la notion de temps et de conciliation des vies professionnelle et familiale puisque toutes les contraintes et obligations reposent sur les épaules du seul chef de famille.
Si on estime que 60 % de ces familles s’en sortent plutôt bien, nous devons malgré tout porter une attention particulière aux familles vivant des situations plus fragiles et aux réalités vécues par l’ensemble des familles de manière générale.
Les chiffres sur l’impact de la charge d’enfants sur la situation d’emploi montrent que près de 32,3 % des familles monoparentales sont en situation de faible intensité de travail par rapport à 11,9 % si l’on considère l’ensemble des ménages. Les difficultés à concilier emploi et garde d’enfants restent encore et toujours préoccupantes.
La présence d’un enfant en bas âge a un impact significatif sur l’emploi. Les personnes en situation de monoparentalité ne peuvent pas survivre financièrement en acceptant un emploi à temps partiel. Or, les parents isolés éprouvent des difficultés à combiner un emploi avec les obligations et contraintes quotidiennes. Financièrement ils ne peuvent se permettre de confier ces obligations à des tiers. Cette situation est notamment liée à la question des pièges à l’emploi et au fait que les emplois auxquels ils peuvent prétendre ne leur apporteront pas nécessairement des ressources complémentaires ou même signifieront parfois une perte de ressources.
Le risque de pauvreté des ménages monoparentaux est 4 fois plus élevé que celui des membres d’une famille composée de 2 adultes et de 2 enfants (41,3 % vs 9,8 %). À Bruxelles, les familles monoparentales représentent 1 famille sur 3, 1 enfant sur 4 grandit dans une famille monoparentale.
En Wallonie, 12,2 % des familles sont monoparentales et près d’1 sur 2 subsiste avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté.
Une étude réalisée par le Ligue des Familles démontre le lien entre les ménages monoparentaux et le logement est clairement établi. Il cite quelques constats remarquables:
- un parent isolé sur cinq n’a pas encore trouvé de nouveau logement après six mois;
- un parent isolé sur trois loue un logement alors qu’il était auparavant propriétaire;
- à Bruxelles, un parent isolé sur cinq dort dans la même pièce que ses enfants;
- un parent isolé sur deux éprouve des difficultés à payer son logement;
- un parent isolé sur vingt est sans abri ou sans domicile[1]
Pour nous, il est important d’œuvrer à une société qui prend soin, qui encourage, qui soutient, qui écoute, qui respecte. C’est pourquoi nous devons activer plusieurs leviers afin de faciliter le quotidien des familles monoparentales et cela dans plusieurs domaines qu’ils soient le logement, l’emploi, l’éducation, la santé, la fiscalité, les aides sociales…
Pour la reconnaissance des familles monoparentales et de leurs spécificités, nous voulons :
- Créer un statut « famille monoparentale » : un statut, qui sera reconnu dans une série de domaines comme c’est le cas pour les « familles nombreuses ». Il faut ainsi harmoniser les critères d’identification de la charge de famille dans les législations modulant les aides selon la composition familiale. Pour le moment, les législations acceptent souvent comme preuves la composition de ménage, la perception des allocations familiales ou l’avertissement extrait de rôle, ce qui fait qu’un parent peut être considéré comme ayant des enfants à charge pour une politique publique, mais pas pour une autre.
- Mieux prendre en compte les spécificités des familles monoparentales dans la suppression du statut cohabitant, l’automatisation et l’individualisation des droits.
Pour soulager le quotidien des familles monoparentales, nous voulons :
- Permettre le versement des contributions alimentaires de manière automatique, en cas de séparation, afin de lever cette emprise que gardent certains conjoints en ne payant pas cette contribution et apaiser de ce fait les parents solos.
- Améliorer le recouvrement des contributions alimentaires et des frais exceptionnels, notamment en optimisant le fonctionnement du service des créances alimentaires (« SECAL ») : en renforçant et étendant les missions du SECAL pour lutter contre la précarité des familles monoparentales et garantir une meilleure application des décisions judiciaires. En attendant l’automatisation, faciliter et étendre l’accès au mécanisme de la délégation de sommes en prévoyant dans tout jugement une autorisation de le percevoir directement sur les revenus.
- Faciliter l’accès à l’information et aux aides relatives aux familles monoparentales. Des aides existent, mais sont souvent méconnues.
- Il serait donc judicieux et utile de créer une automatisation des droits et services auxquels les parents solos ont droit (réduire les factures énergétiques, télécoms, transports, bourses d’études, aides juridiques…).
- Soutenir les associations qui accompagnent les familles monoparentales et apporter un soutien aux initiatives locales, notamment via le Plan de Cohésion Sociale.
- Renforcer les aides spécifiques à l’égard des parents solos. Cela passe par des moyens structurels supplémentaires octroyés aux centres d’action sociale, tant humains que financiers, et renforcer les aides spécifiques pour les enfants au sein des familles monoparentales.
Pour permettre la conciliation vies familiale et professionnelle, nous voulons :
- Faciliter et alléger le quotidien de ces familles avec des soutiens particuliers relatifs aux milieux d’accueil de la petite enfance, halte-garderie, un accueil extrascolaire adapté, des facilités plus grandes pour des aides ménagères, du baby-sitting, des garderies ponctuelles…
- Accorder un accueil extrascolaire gratuit pour les enfants de familles monoparentales dans le cadre des démarches entamées en vue d’une réinsertion socioprofessionnelle.
- Créer un droit de l’enfant à une place dans un milieu d’accueil avec une attention accrue aux familles monoparentales.
- Faciliter l’accès à des programmes d’accompagnement personnalisé pour soutenir ces familles dans la réinsertion socioprofessionnelle.
- Faciliter l’accès des droits liés à l’emploi en facilitant les congés parentaux, les pauses-carrière, les congés thématiques, les temps partiels souvent inaccessibles aux parents solos pour des raisons financières pour lesquelles l’employeur aurait aussi des compensations pour éviter les discriminations à l’embauche ou à la promotion.
- Harmoniser le régime de congé pour raisons impérieuses entre le secteur public et le secteur privé dès lors qu’ils sont pris pour s’occuper d’un enfant malade, doubler ce congé pour les familles monoparentales ;
Pour alléger la pression financière sur les familles monoparentales, nous voulons :
- Relever le barème de 31.000 € à 45.000 €, en ce qui concerne le supplément de « famille monoparentale » dans les allocations familiales.
Ce soutien financier permettrait aux parents solos d’assumer plus facilement les lourdes responsabilités financières liées à l’éducation et à l’épanouissement de leurs enfants.
- Permettre à un étudiant jobiste issu d’une famille monoparentale de pouvoir travailler un plus grand nombre d’heures sans perte des allocations familiales pour la famille.
- Porter une attention particulière aux étudiants issus d’une famille monoparentale, notamment en leur octroyant un statut majorant l’allocation d’études, à l’instar des étudiants « pourvoyant seul ».
- Faciliter l’accès à la transition énergétique pour les familles monoparentales qui sont propriétaires afin de diminuer les factures à long terme.
- Faciliter l’accès aux soins de santé pour les familles monoparentales par l’octroi du régime du tiers payant ou du remboursement complet des prestations de soins ou de remboursement de soins plus conséquents (logopédie, psychologie, orthodontie, kiné…).
- Faciliter l’accès aux formations pour obtenir le permis de conduire.
- Appliquer le tarif réduit pour les transports en commun, bus, tram, métro (Tec, Stib), et trains (Sncb) aux familles monoparentales.
Pour rendre les logements plus accessibles aux familles monoparentales, nous voulons :
- Prendre en compte la situation de monoparentalité dans la grille de points de préférence pour l’accès aux logements sociaux, et ce, pour 5 points.
- Augmenter l’offre de logements publics accessibles aux familles monoparentales et encourager les propriétaires à louer à des familles monoparentales trop souvent discriminées par exemple en passant par l’intermédiaire d’agences immobilières sociales pour leur donner davantage confiance.
- Faciliter la location en commun d’un logement par plusieurs familles monoparentales. En règle générale, favoriser les colocations, notamment via le mécanisme de l’individualisation des droits.
- Compter dans le calcul du précompte immobilier la monoparentalité comme un enfant supplémentaire, et que le bénéfice de cet avantage fiscal soit versé directement au locataire et non plus au propriétaire comme c’est le cas actuellement.